mercredi 15 janvier 2014

Le livre dans la gueule, partie 3 (les jeux à la con)

Le livre dans la gueule propose des jeux.
Vous souvenez-vous du vieux temps de «La Brute» et de «MiniVille», qui étaient les jeux à la mode il y a 5 ans? Il y en a maintenant une infinité, comme par exemple :
  • Candy Crush Saga
  • Candy boom Saga
  • Candy bubble Saga
  • Bubble witch Saga
  • Bubble blitz Saga
  • Jelly splatch Saga
  • Papa Pear Saga
  • ainsi que toute autre combinaison des mots «bubble» «candy» «splach» «saga», etc.
Certains «amis» les essaient tous. On est donc envahi d'invitations, de demandes de nourriture pour des animaux virtuels, de blocs de puissance pour contrer la malédiction de la ferme de papa pear, de gouttes d'eau pour bâtir la ville des pionniers de l'impossible, de vantardises («j'ai battu ton score dans le kiosque à hot-dog», «Untel a obtenu une médaille d'or dans...»)

Après m'être battue pendant des jours pour cliquer individuellement, pour les virer, sur chacun des jeux ou applications qu'on me proposait «Untel has invited you to play Bubble Crash Candy Farm» et autres jeux du même acabit, j'ai enfin réussi à expurger mon compte d'une partie de ces choses...

Comment je sais tout ça, moi qui déteste le livre dans la gueule? C'est parce que je joue à un de ces jeux à la con. J'emmerdais moi-même tous mes «amis» avec des envois automatiques d'avis comme quoi j'ai eu la médaille d'or dans le niveau 17, que j'ai découvert un suspect dans une nouvelle scène de crime, etc. J'ai trouvé une parade : je me suis créé une liste d'amis spéciale pour ce jeu et j'ai associé cette liste au jeu (je ne pouvais pas bloquer complètement le jeu à tous le monde, je tenais à recevoir les jus d'orange et autres récompenses...).

La plupart des jeux, même externes, ont aussi adopté la configuration «livre dans la gueule», qui les force à rapetisser leur aire de jeu. Ainsi, seul le tiers de l'écran est utilisé, et de chaque côté il y a une large bande de couleur unie qui ne sert à rien. À quoi sert d'avoir des écrans de 17 pouces quand on ne peut se servir que de 6 pouces? Ce format est sans doute destiné à donner de la visibilité à la colonne de droite (les pubs), qui sont une source inépuisable de rire!

Votre jeu favori est sans doute associé à des offres : «Recevez un hamburger d'énergie gratuite en cliquant «j'aime» et en partageant!», «Activez la roue chanceuse pour obtenir un bonus tous les jours simplement en aimant et partageant ce lien!» «Cliquez ici, partagez et laissez «done» comme commentaire et dans 24 heures, recevez votre énergie!» La lecture des dits commentaires est éloquente : une vingtaine de «done» en toutes les langues (car le site est international) «يخىث. Si on y regarde de plus près, certains commentaires ne sont pas si élogieux «ça marche pô», «this is just fucking fake stupid thing». Par contre, pour compenser, régulièrement l'auteur du site poste, sous un pseudo différent à chaque fois «I finally found a real Criminal Case cash and coins giveaways. Yes! I got 5000credits and lots of coins here http://bit.ly/14Ufauxlien .Get yours now!!! <<<<».

Mais le meilleur lien dit «Inscrivez vous gratuitement pour monter votre barre d'énergie!» Et là, on vous demande de vous inscrire avec certaines informations, dont le numéro de votre carte de crédit, avec la promesse qu'on ne la débitera pas. Non non je ne vous donne pas le lien, je veux garder pour moi toute seule ce bonus d'énergie!!!

Bon, excusez-moi mais j'ai une enquête à résoudre...


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Et n'oubliez pas de vous inscrire sur «Criminal Bubble Case Candy Pionner Saga» pour me donner de l'énergie et me faire avancer dans les niveaux!


samedi 11 janvier 2014

Le livre dans la gueule, partie 2 (les amis)

Grâce au livre dans la gueule, nous avons plein d'amis! Le terme «amis» est judicieusement choisi pour manipuler les gens et les encourager à se créer un réseau très large de gens qu'on connait à peine et qui savent tout de votre vie. En effet, c'est un peu gênant de répondre à quelqu'un, ne serait-ce qu'une connaissance : «Non, je ne veux pas que tu sois mon ami».

Le bouton «partager» permet de remplir le «fil de nouvelles» de tous nos «amis». Ceux-ci savent donc ce qui se passe chez les «amis» de leurs «amis» et même de personnes complètement étrangères aux personnes concernées puisqu'ils ont «partagé». À force de «partager» un lien, on finit par le retrouver 30 fois dans notre fil de nouvelles. Au bout de la 29e fois, on finit par se demander si on rate quelque chose, si c'est vrai que c'est la chose «la plus émouvante du monde» ou «la plus terrifiante» ou bien si c'est tellement «hilarious». On se retrouve alors à lire des inepties qui ne nous intéressent même pas et qui nous font perdre un temps fou devant l'ordi.

Le bouton «aime». Parlons-en de ce bouton! Il fut un temps où le bouton à la mode était le «blog this!». Maintenant, on «aime». On aime à tord et à travers, juste pour faire plaisir aux «amis». Ceux-ci ne se gênent pas d'ailleurs pour vous culpabiliser de ne pas «aimer» les mêmes choses qu'eux. Il s'agit souvent de messages de chantage émotionnel genre «mets ce message sur le mur de ceux que tu aimes, et tu verras si tu es aimé en retour», ou bien «si tu postes ceci sur ton mur, je saurais ainsi reconnaître mes vrais amis». Ai-je vraiment besoin de publier des trucs sur mon mur pour prouver mon amitié? Mes véritables amis ont-ils besoin de preuves aussi triviales pour se sentir sécurisés?

Grâce à cet article, je me demande bien combien d'«amis» je vais perdre...

Alors que dans la colonne de droite il y a les pubs (voir mon article précédent), dans la colonne du milieu, on a toutes les nouvelles des «amis». Personnellement ça me laisse froide car j'ai déjà un truc pour ça : ça s'appelle le «courriel» (les Français disent «email» mais on commence à être habitué à leur parlure...). La génération courriel, qui était à la fine pointe de la technologie par rapport à la génération téléphone, qui elle-même a détrôné la génération lettres, est déjà dépassée! Maintenant, plus d'excuses pour avoir oublié une date d'anniversaire, ou ne pas être au courant de la dernière mésaventure, puisque la personne l'a écrit sur son mur!

On connait tous les conséquences pernicieuses de l'étalage de la vie privée : le boss qui te voit à une soirée avec tes bobettes sur la tête ou bien les citoyens qui voient leur maire fumer du crack. Ah, se disent les gens, pas de problème, j'ai coché «accessible uniquement aux amis». Oui mais attention! Le livre dans la gueule émet constamment des règlements insidieux qui changent tout le temps et qui nécessitent de mettre à jour nos paramètres pour contrôler notre vie privée.

Bien sûr, le livre dans la gueule nous donne l'information : on reçoit un courriel qui nous dit que les règlements ont été mis à jour. Et en pièce jointe, un document de 182 pages que l'on doit comparer avec le document précédent (qui n'est pas fourni d'ailleurs, vous auriez dû le garder) pour voir ce qui a changé.

La difficulté est donc d'empêcher les «amis de nos amis» de voir tout ce qu'on publie, car si les «amis de nos amis» peuvent lire, les amis des amis de nos amis peuvent aussi lire puisqu'ils sont les «amis des amis» de nos amis... et ainsi de suite.

Le mieux est encore de ne rien publier, sauf les choses inévitables. C'est ce qu'on verra dans le troisième volet «Le livre dans la gueule : les jeux à la con»!

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dimanche 5 janvier 2014

Le livre dans la gueule, partie 1 (les pubs)

Ceci est le premier volet d'une trilogie sur un phénomène social, les réseaux sociaux. En voici la partie la plus importante : LES PUBLICITÉS!

Lorsqu'on va sur le livre dans la gueule, dans la colonne de droite, nous avons des pubs, dont la qualité et l'intérêt sont douteux. En voici quelques exemples :
  • «Ellen lied!!! She has a HUGE secret she had hidden for YEARS and has shattered the WORLD!» Qui est Ellen??? Je suis incapable d'identifier la photo qui l'accompagne, bien sûr et très peu intéressée à le faire... Elle a menti à qui? À l'observation du renouvellement de cette pub (elle est publiée sous 4 ou 5 formes différentes tellement cette nouvelle internationale a fait «éclater le monde» et de la photo qui l'accompagne, on parvient à deviner qu'elle aurait embrassé une autre femme. En quoi le monde serait-il bouleversé si Ellen (qu'on ne connait pas) est gaie?
  • «Five food to NEVER eat! Cut down a bit of stomach fat every day by never eating these five foods» On voit l'image d'un avocat. Pas le mec, mais le fruit. Ou bien des fois c'est une banane (le fruit). On attend avec impatience les 3 autres version de la pub pour savoir quoi ne pas manger.
  • «Get a thin belly with this one old little weird trick» Celui-là est une variante du précédent. Il est accompagné par trois caricatures qui se succèdent : une femme en bikini. Sur la première image elle est grasse, sur la seconde elle est un peu comme moi et sur la 3e elle est maigre. Le truc est unique, vieux, petit et étrange. Alors, convaincue? Non, pas trop.
  • «Local Mom Makes Botox Doctors Furious With This 5$ Simple Tip!» Tant mieux pour elle, mais je ne crois pas que ce soit suffisant pour mettre en fureur des médecins (à moins que son truc ne consiste à se mettre du Drano sur le visage...). Par ailleurs, existe-t-il vraiment des «docteurs de botox»? Y a-t-il une spécialité à l'université : doctorat en botox?
  • «Local Mom From Halifax Shocked The World With Her Shocking Anti-Aging Secret. Read More» Oui, ça donne envie. Et c'est encore une maman locale. En quoi le fait d'être «maman» et «locale» donne plus de crédibilité? Et pourquoi l'image qui l'accompagne est celle de genoux dégoûtants? On dirait qu'elle s'est agenouillée pour changer la litière du chat et que des grains lui sont restés collés sur la peau... 
  • «Click and start to mingle with thousands of local singles near you» Avec un beau mec comme illustration. S'il y avait des milliers de célibataires de cet acabit si près de moi, je le saurais, non?

    D'autre part, si je veux utiliser internet pour draguer c'est pour pogner des Suisses, des Belges et des Français, ou autres trucs exotiques.
  • «This Diet Targets And Rapidly Destroy Belly Fat And Requires No Exercice!»
    On voit tout de suite à la photo en quoi consiste la méthode miracle pour maigrir : se faire vomir!
(Pourquoi en anglais y a-t-il des majuscules partout?)
Ou des traductions «françaises» :
  • «Fruit incroyable aide des 1000s femmes de perdre graisse du ventre rapide» Le titre est «Juls Brûlé Graisse Rapide».
  • «Mère publie secrète sans anti rides qui a la regarder 20 ans plus jeune, voilà comment»
    Cette pub porte de titre de «55 est-il le nouveau 30?», et est accompagnée par cette photo de lèvres derrière lesquelles on devine vaguement un visage. On ne peut s'empêcher de se demander si elle a mangé du beurre de pinottes alors qu'elle est allergique aux arachides... Encore là, pourquoi préciser qu'elle est mère? Et puis, pour les mathématiciens chevronnés, 55 - 30 égale 25 et non 20.
    De plus, pour la même pub, la photo peut changer. En voici une autre, pour le même article, qui laisse perplexe :
    Vous avez envie de ressembler à ça? On dirait qu'elle a voyagé dans les contrées des réducteurs de tête! Cette fois, le titre est «1 choquant rides astuce». Choquant, c'est le mot!
Je pourrais continuer comme ça pendant des pages et des pages, mais je vous laisse faire vos propres découvertes sur le livre dans la gueule!

Allez, une dernière :

«Eh guys! You want to get these ridiculus (sic!) muscles in less than 3 weeks? Click here!»


Le pire c'est que tout ça est rigoureusement véridique!!!

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vendredi 3 janvier 2014

La nécessité, mère de l'inventivité

J'en avais marre de mes vieilles chaussettes trouées.

Je les ai donc câlissées aux vidanges, non sans les avoir sauvagement coupées en deux pour être sûre de ne pas changer d'idée.

Mais voilà, le fait de les avoir coupées en deux m'a donné une idée! Après tout, la partie haute de la chaussette n'était pas usée! (je parle au singulier, mais il y a deux chaussettes, tout le monde l'a compris!)

Je me suis donc assise à ma machine à coudre hi-tech :

Je leur ai fait un joli rebord et j'ai piqué pour fermer le pouce.

Le résultat est saisissant d'ingéniosité :


Maintenant, avec ça, je pourrai me moucher et manipuler mon kleenex avec plus de dextérité quand il fait frette, dehors! Quoique j'aurais peut être dû les laver avant de faire ça, maintenant mes mains vont sentir les petits pieds...


Un p'tit coup de frette!

Environnement Canada exagérait, ou bien c'est qu'il fait plus chaud chez moi qu'au bord du fleuve, ou bien encore c'est mon thermomètre qui est détraqué. Dans ce dernier cas, l'effet placebo m'a permis d'aller faire une petite promenade de 1,5 km (mon circuit habituel, je descends le rang jusqu'au ruisseau puis je remonte la côte pour revenir à  la maison).

Bref, Ils (avez-vous remarqué qu'on dit toujours «Ils» quand on parle de la météo, comme si Dieu était météorologue) Ils, disais-je, disaient qu'il faisait -33 ce matin. Mon thermomètre pas trop fiable me disait -25. Je me suis dit qu'une petite promenade serait vivifiante.

Je mets mes bottes, celles dans lesquelles on se sent comme en pantoufles...
 Je mets mon Kanuk -35, par dessus un gros gilet de polaire avec capuchon, je mets un foulard de polaire enroulé autour de ma tête sous le capuchon du gilet, remonte le capuchon du gilet, referme le tout par un second foulard en polaire. Puis je remonte le capuchon doublé de fourrure du Kanuk -35.

Avec mes caleçons longs et mon pantalon de polaire, je devrais être pas trop pire. J'enfile ensuite mes gants en polaire (je ne jure que par le polaire!) en prenant soin de rabattre l'élastique des poignets de mon manteau par dessus les gants. Comme quand on était petit et que notre mère nous envoyait dehors en habit de skidoo.

Je sors, je détache les chiens et je pars en promenade, me sentant un peu coupable de ce que les chiens soient tous nus. Mais eux n'ont pas l'air de s'en faire.

Il fait un gros soleil, presque pas de vent. Il fait... frette. Pas -33, mais en bas de -20 c'est sûr. Mon thermomètre nasal me le fait sentir : en-dessous d'une certaine température, l'air qu'on expire, un peu humide, cause une humidification des poils de nez. Lors de l'inspiration qui suit, par le nez (car par la bouche les dents nous gèlent), il se produit une cristallisation spontanée. Les poils de nez givrent et, si l'inspiration est trop forte, les narines collent ensemble. Il convient donc d'être prudent. Ce n'est pas le moment d'inspirer l'air à pleins poumons pour se revivifier le corps et pour se débarrasser des toxines, comme le prêchent certains gourous.

J'essaie de prendre conscience de mon corps : les pieds, pas de problème, ils sont bien au chaud. Les jambes, jusqu'aux genoux ça va, c'est plus haut que ça se gâte un peu. Je sens un peu le froid sur mes cuisses. Je tourne le dos au soleil, alors au retour ça va aller : mes pantalons sont noirs et vont absorber la chaleur. Pas d'inquiétude à avoir de ce côté là.

Ensuite ça va bien, jusqu'aux joues. Je suis bien emmitouflée, j'ai même un peu chaud. Mes pommettes sont en train de geler, par contre. Je rabats mes deux capuchons, je me mets les deux mains devant le visage pour cacher mes joues et ça va. Je sens que ça dégèle et reprends vie.

Tout va bien, sauf que...
Le nez me coule!!! Oh non! Pas question d'enlever une mitaine, encore moins deux, pour me moucher, pas question de laisser se former une stalactite. La ruse est d'avoir un kleenex à peu près neuf dans sa poche. Avec la mitaine, on le saisit, puis on éponge le nez.

Je sens un peu la racine de mes sourcils geler. Pour activer la circulation, j'agite les sourcils. Ce faisant, je casse un peu la glace qui s'est formée à mon insu aux coins de mes yeux, ce qui n'est pas plus mal.

J'ai atteint le but de ma promenade. Malgré les 3 derniers jours à -25C, on entend encore le faible glou-glou du ruisseau qui continue à courir sous la couche de glace...

C'est tout, je rentre. Face au soleil. Et je monte la côte. Et j'ai chaud. Enfin presque... On n'est quand même pas si mal que ça, dehors...


N'empêche...